Clone #2 : Deuxième génération
L'été précédent a vu la parution en France du second volume de la série Image comics/Skybound, Clone, dont on attend encore le développement télévisuel, et que j'avais présentée dans cet article à l'occasion de la sortie du premier tome chez Delcourt. Au scénario, Aaron Ginsburg et Wade McIntyre sont venus épauler David Schulner, laissant toujours la partie graphique au formidable Juan José Ryp, colorisé ici par Andy Troy.

Ce que nous pressentions à l'issue du premier tome s'est avéré : Clone est parti sur des bases solides mêlant beaucoup d'action, de violence graphique et de complots dans les hautes sphères. Les chapitres montent chaque fois d'un cran dans ce tempo infernal, quitte à ce qu'on refourgue quelques vieilles recettes pour entretenir le suspense : l'arme fatale, le traître qui s'ignore (dans les deux camps), l'homme de l'ombre qui régente l'opération et de nouveaux secrets. Du matériau idéal pour une série télévisée, utilisé avec suffisamment de savoir-faire, d'autant que Ryp ne faiblit pas, avec un découpage toujours aussi nerveux et même un peu plus de latitude pour le gore (ça fusille, lacère, découpe et explose à tire-larigot). Ses personnages sont même un poil plus caractérisés, ce qui aide pas mal le lecteur, et nul doute que le trio de scénaristes a reçu des instructions pour insérer quelques cases plus coquines afin de satisfaire comme il faut le jeune mâle de base : la femme de Luke, prisonnière, est à la merci d'un gardien un peu trop pervers pour être honnête, qui ne se contentera pas de se rincer l’œil quand elle se douche.
Quand survient la fin, on n'est pas du tout surpris de lire qu'elle annonce un troisième volet, bien qu'on commence à se dire qu'il serait temps d'en finir : rien de révolutionnaire, rien non plus d'ennuyeux, les retournements de situation sont parfois laborieux et jamais surprenants, mais la réalisation enlevée et le dynamisme de la mise en page, ainsi que les cases ultra-détaillées de notre dessinateur vedette, valent le détour, emportent l'adhésion et n'engendrent aucun regret. En espérant qu'ils évitent les ficelles un peu trop voyantes pour le prochain épisode ou une résolution cousue de fil blanc.
Outre une galerie de couvertures, on a droit à un carnet de croquis commenté par les différents artistes, et c'est un vrai bonus.
